Thèse

Approche sociolinguistique de l’immigration hispanoaméricaine de 1990-2008 en Espagne ou l’étude
des rapports entre cette vague migratoire, une dynamique politico-culturelle et ses transpositions en
droit.

Sous la direction d’Anne-Marie Chabrolle-Cerretini (ATILF / Université de Lorraine – CNRS)

 

FR. À travers le double prisme migratoire et linguistique, ce projet propose une approche globale de l’étude des variétés de la langue espagnole, avec pour terrain d’étude l’immigration hispanoaméricaine des années 1990-2008 en Espagne. L’architecture de cette recherche permet l’articulation de différents axes concourant à un même objectif : caractériser les relations de pouvoir entre Espagne et Amérique hispanique en adoptant une lecture résolument sociolinguistique. Ce flux migratoire massif, issu des pays de l’ex-Couronne espagnole, en direction des terres historiques de la langue renvoie à un passé colonial et à une situation hispanophone encore marquée par l’hégémonie de la variété péninsulaire. La mise en parallèle de trois axes : la représentation par les hispanoaméricains de leur propre variété, la gestion des politiques linguistiques panhispanistes par les Académies et les textes juridiques de cette période, relatifs à la gestion des contingents de populations hispanoaméricaines en Espagne, devrait permettre d’aboutir à un état des lieux précis de la hiérarchisation des variétés de l’espagnol. Ce choix devrait permettre, entre autres résultats, de mesurer les changements éventuels de perceptions par les locuteurs de leur variété, de revisiter les concepts de norme et d’usage, d’estimer le traitement par l’Académie espagnole des différentes variétés de la langue par rapport à l’étalon péninsulaire et de rendre compte de la façon dont cette institution régule une adaptation incontournable à la situation de l’hispanophonie dans le monde.
ES. Mediante la doble perspectiva migratoria y lingüística, este proyecto propone una lectura global de la investigación sociolingüística en el ámbito hispanohablante, basándose en el estudio de la inmigración hispanoamericana surgida durante los decenios 1990-2008. Nuestra investigación gira en torno a tres ejes distintos, pero desarrollados en aras del mismo objetivo: caracterizar las relaciones de poder entre España y la América hispana, adoptando una perspectiva resolutivamente sociolingüística. El flujo masivo procedente de las antiguas colonias españolas hacia la península, cuna de la lengua castellana, alude a un pasado eminentemente colonial, así como a una situación sociolingüística en la cual la variedad peninsular sigue siendo el habla de prestigio. El estudio comparativo de los tres ejes vertebradores de nuestra investigación, a saber, las actitudes lingüísticas de los hispanoamericanos establecidos en España, las políticas panhispánicas implementadas por las Academias de la lengua (RAE, ASALE) y la legislación española relativa a la gestión de los inmigrantes hispanos debería arrojar luz sobre la jerarquización de las variedades del español en el mundo posmoderno. Esta confrontación permitirá, entre otros resultados, medir los eventuales cambios actitudinales del hablante respecto a su  propia variedad del español, replantear los conceptos de norma y uso, así como determinar la existencia, o no, de diferencias de trato entre las variedades hispanoamericanas y el estándar peninsular en las producciones de las Academias de la lengua, dando cuenta de la forma en que esas instituciones impulsan ciertos cambios (socio)lingüísticos imprescindibles en la esfera hispanohablante.

 

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