Engagement

Engagement du Scientifique responsable

Préambule

Je me définis comme scientifique non par un titre ou un statut, mais par une manière de regarder le monde : chercher à comprendre, s’appuyer sur des faits solides, accepter la complexité, et ajuster mes choix à ce que la réalité démontre.
Cette compréhension m’amène à reconnaître que toute connaissance porte une part de responsabilité. Elle éclaire les enjeux humains, sociaux et écologiques ; elle oblige à la cohérence et à la transmission.

C’est pourquoi je formule ici un engagement personnel, que je partage dans l’espoir qu’il puisse inspirer, susciter la réflexion ou encourager d’autres formes d’engagements.

1. Principes de l’engagement

Neutralité face aux faits

Je m’engage à accueillir les résultats scientifiques tels qu’ils sont, même lorsqu’ils bousculent mes habitudes ou mes préférences. Les faits ne sont ni confortables ni inconfortables : ils sont. Et c’est à nous de nous ajuster.

Responsabilité envers l’humanité

Je reconnais que bénéficier d’un accès privilégié à la connaissance implique un devoir : celui de la partager, de la rendre intelligible, et de contribuer à ce qu’elle serve le bien commun. Connaître ne suffit pas ; il faut transmettre.

Cohérence entre savoir et action

Je choisis d’aligner progressivement ma vie personnelle sur les implications de ce que la science montre : limites planétaires, urgence climatique, solidarité, justice sociale, importance du vivant.
Cet alignement n’est pas un absolu, mais une direction : je m’y engage avec constance.

2. Mes engagements personnels

  • Alimentation : J’ai choisi de ne plus manger de viande.
    Ce choix s’appuie sur les données relatives aux émissions de gaz à effet de serre, à l’usage des sols et à l’impact sur la biodiversité.
    Je tends vers un régime végétal aussi complet que possible, en gardant une marge d’adaptation tout en poursuivant cet objectif de sobriété écologique.
  • Mobilité : Je renonce à prendre l’avion pour mes déplacements personnels.
    Je n’y suis pas contraint professionnellement, et je considère qu’il existe des alternatives cohérentes dès lors qu’on adopte un autre rapport au temps et au voyage.
    Pour mes trajets quotidiens, je privilégie la marche, le vélo ou le train régional, afin de réduire mon impact énergétique et de renouer avec des mobilités plus sobres.
  • Consommation et rapport à l’argent : Je cherche à dépenser moins, mais mieux.
    Je m’efforce d’évaluer l’impact social et environnemental de mes achats, et je refuse de faire de l’accumulation ou du revenu un but en soi.
    Je choisis également de valoriser des activités utiles mais non comptabilisées dans le PIB : bénévolat, entraide, participation citoyenne, soutien aux communs.
  • Changement de paradigme : Je reconnais que certains renoncements sont difficiles, mais nécessaires.
    Le changement n’est pas une punition : c’est une manière d’être cohérent avec les faits établis et de contribuer à une société plus soutenable.

3. Une invitation, pas une injonction

Cet engagement ne vaut que pour moi ; il ne juge personne et ne prétend pas détenir la voie idéale.
Il veut simplement montrer qu’il est possible de vivre en accord avec ce que l’on fait, même par petits pas, même imparfaitement.

Si ce texte peut inspirer d’autres personnes – scientifiques, techniciens, enseignants, citoyens – à réfléchir à leur propre cohérence entre connaissance et action, alors il aura rempli son rôle.

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