The Conversation France a expérimenté une collaboration avec l’École de journalisme EFJ.

Les étudiants de première année de formation journaliste ont vécu leur première expérience de travail au sein d’une rédaction en réalisant leur premier journal papier.

Répartis en équipes dans les newsrooms EFJ Bordeaux et Paris, ils ont tout d’abord sélectionné une série d’articles du média en ligne The Conversation. Ils ont ensuite réadapté ces articles au format papier et les ont intégré dans le logiciel de mise en page « InDesign ».

L’un de mes articles publiés par The Conversation France fait partie des articles sélectionnés.

Vous pouvez consulter la publication Conversations – Journal EFJ (Avril 2019) sur Calaméo https://www.calameo.com/books/0052653036e00ea0c9fe6

Avec ce titre provocateur, The Conversation donne la parole à Daniel Gaonac’h et Dominique Macaire pour un article présentant les axes de la Conférence de consensus sur les langues vivantes qui s’est tenue à l’intiative du Cnesco à Paris en mars 2019.

L’article rebrasse les enjeux des langues à l’école, surtout aux débuts des apprentissages, mais aborde également les croyances et leur impact en formation et sur les pratiques scolaires, celles des enseignants comme celles des élèves.

Cet article permet également de mesurer le nombre important de rapports récents parus sur les questions éducatives. De liens vers ces rapports sont actifs dans l’article de The Conversation daté du 12/03/2019. L’article a bénéficié d’une nouvelle parution dans Slate.

 

Rendez-vous de l’Espé de Lorraine

Les Rendez-vous de l’ESPE de Lorraine 2019 portent sur des questions liées à l’enseignement et à l’apprentissage. Ils permettent à des acteurs de divers contextes d’échanger sur des questions partagées et de se former ensemble, avec l’aide d’une contribution initiale. Ce 5 juin 2019, le Rendez-vous est intitulé :

« De la recherche sur les pratiques à la recherche
avec les acteurs :quels  effets dans les classes ? »
Séverine Behra et Dominique Macaire y présenteront l’état d’une réflexion menée depuis quelques année sur la notion de « recherche-formation » (Macaire, 2015, 2018) qui se décline sous diverses modalités pour les langues vivantes à l’ESPE de Lorraine (UE 811, EPE, IDP). La communication s’intitule :
Associer recherche et formation pour une meilleure co-compréhension du paradigme de la superdiversité »
La conférence qui suivra (Perez-Suau) éclairera la même notion par un dispositif inscrit dans une autre situation contextuelle (IDP), celle de l’école inclusive, faisant intervenir la parole des « formés ».

Le 28 mai 2019, l’ESPE de Lorraine a organisé une Journée d’Etude sur les langues vivantes et la formation des enseignants que Séverine Behra et Dominique Macaire ont pilotée. Fabienne Rondelli a ouvert la Journée dont la conférence d’introduction a été assurée par Pierre Martinez.

Les questions débattues sont des questions vives de la didactique des langues aujourd’hui, telles qu’issues des débats du Cnesco en mars 2019. Parmi elles:  Au nom de quoi enseigner les langues aujourd’hui?, L’immersion, L’interculturel, Comment évaluer des compétences plurilingues? Quelle formation pour le premier degré?

Programme ci-dessous:

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Hani Qotb, docteur en sciences du langage et spécialiste des TIC et des enseignements de FLE adossés aux technologies a soutenu son Habilitation à Diriger des Recherches le 29 mai 2019 à l’ATILF. Il a été admis à la majorité des voix au titre d’Habilité à Diriger des Recherches en Sciences du Langage.

Le titre de son dossier est : « Apprentissage des langues et numérique : contextualisations, interactions et immersions ». 

La garante scientifique est :

Prof Dominique Macaire, Université de Lorraine, Laboratoire ATILF

Le Jury était composé de :

Prof Sabine Ehrhart, Université du Luxembourg, rapporteure

Prof émérite Jean-Paul Narcy-Combes, Université Paris 3 Sorbonne nouvelle, rapporteur

Prof Christian Ollivier, Université de La Réunion, rapporteur

Prof Jean-François Bourdet, Université du Maine, membre du jury

Prof Elke Nissen, Université Grenoble-Alpes, membre du jury

 

Résumé (version du candidat)

Le chercheur-didacticien tente d’apporter des réponses aux questionnements posés aux niveaux didactique, institutionnel, social, etc. Mes travaux mettent essentiellement l’accent sur les relations entre l’apprentissage du Français Langue Etrangère (FLE) et le numérique. Pour ce faire, cette Note de synthèse se divise en trois parties. La première partie s’intéresse à développer une analyse épistémologique et interdisciplinaire sur la notion de contexte (définitions, spécificités, évolutions, apports, etc.)dans l’apprentissage des langues. Cette analyse a permis d’élaborer l’Approche Circulaire de Contextualisation (ACC) en DDL.Quant à la deuxième partie, elle prend en compte la présence du numérique en didactique des langues, notamment certainesproblématiques comme le tutorat, la collaboration, etc. Ainsi, cette partie essaye de mettre en lumière les relations étroites entre trois notions à savoir le web social, la didactique invisible et l’approche actionnelle, permettant d’avoir des usages authentiques de la langue-cible. Dans la troisième partie, Il s’agit, d’une part, de proposer une analyse des situations d’apprentissage des langues dans les Environnements Virtuels Immersifs (EVI), et  d’autre part, de mener une réflexion sur les différentes dimensions de la notion de connectivisme langagier.

La didactique transfrontalière occupe une place importante dans les régions du Nord-Est de la France et dans les régions outre Rhin, au Luxembourg, en Belgique ou en Suisse. Existe-t-il une didactique de ce type? Que peut on en dire à l’heure des Border Studies?

Cet ouvrage auquel j’ai contribué apporte un éclairage franco-allemand très récent sur une contribution originale à la didactique des langues vivantes, interrogeant des notions clés comme celle de contextualisation, de complexité. On y lira qu’une opposition classique entre les deux côtés d’une frontière n’a guère de sens aujourd’hui, dans le domaine de l’enseignement-apprentissage des langues.

https://www.amazon.de/einer-grenz%C3%BCberschreitenden-deutsch-franz%C3%B6sischen-Fremdsprachendidaktik-Sprachwissenschaft/dp/3861107368/ref=sr_1_3?__mk_de_DE=%C3%85M%C3%85%C5%BD%C3%95%C3%91&keywords=polzin-haumann&qid=1558605268&s=gateway&sr=8-3 

Lorraine de Beaufort a brillamment soutenu sa thèse à Hong Kong en anglais le 10 mai 2019. La thèse a été portée sous la co-direction de John Trent (Education University of Hong Kong) et Dominique Macaire (Université de Lorraine, laboratoire ATILF).

La thèse présente une méthodologie émergente en Europe, celle de la « narrative inquiry ». Elle s’adosse à la recherche qualitative des « récits de vie ». Les sujets de l’étude sont des adultes apprenant le français, définie ici comme « langue additionnelle » dans un contexte multilingue. Les questions de trajectoire et d’identité sont au coeur de cette thèse interculturelle.

Titre  et résumé de  la thèse

Learnig French in Hong Kong: Narrative perspectives on identity construction

This doctoral research examines the relationship between language learning and identity construction, focusing on four Hong Kong adults and their experiences of learning French. The study adopts a poststructuralist perceptive on identity, which is to say identity is constructed discursively, experientially and in conflict (Trent, 2018) and is therefore fluid and constantly changing according to situation and context. From this perspective language learning is a process that takes place at several levels of context, including the wider socio-political context, the immediate social environment and the level of thoughts, emotions and ideas. It is also, inevitably, a process of identity construction which reflects ‘the desire of learners to expand their range of identities and to reach out to wider worlds’ (Pavlenko & Norton, 2007, 670).

Using a narrative methodology known as ‘narrative inquiry’ (Clandinin & Connelly 2000), the study highlights the personal experiences of learners and illustrates various aspects of language learning in the age of ‘superdiversity’ (Vertovec, 2007). Unlike the three dominant languages in Hong Kong, i.e. Cantonese, English and Mandarin, ‘minor’ languages such as French have been given relatively little research attention, perhaps because of their apparent remoteness and limited usefulness. Using data gathered from a range of sources including in-depth interviews, language learner histories and written accounts of learning activities online, this inquiry aims to illustrate how even ‘minor’ languages can be significant in terms of identity. The four participants whose experience of learning languages is investigated in this study have all studied French in formal settings, but their engagement with French has also developed through workplace and travel experiences, as well as through online interaction.

The study was able to highlight the unique and personal experiences of learners and illustrates various aspects of language learning and their significance for learner identity. It is argued that these aspects are often overlooked from a conventional language didactic perspective. Firstly, the study shows that additional language learning can play a significant role in learner identities, despite limited levels of conventional proficiency. Secondly, the process of language learning is revealed as being one of growing intercultural awareness, an awareness that is brought to bear upon the learner’s own cultural environment and also has relevance for identity. The study offers orientations for methodology, theory and pedagogy.

The study concludes by highlighting the need to acknowledge the ‘diversity or multidimensionality’ of language learners in curriculum and language classrooms (e.g. Byrd Clark, 2010) as well as give learners opportunities to exercise their social selves in the language classroom. Also, pedagogical notions of language and languages need to be reconceptualised to reflect the creative, diverse and complex languagerepertoires of language of multilingual learners and speakers, which go beyond a conventional understanding of what it means to learn a language and involve the use of a range of linguistic and semiotic resources. »

Le Cnesco a publié les documents issus de la 6ème Conférence de consensus sur les langues vivantes.

On les trouvera en ligne sur le site du Cnesco http://www.cnesco.fr/fr/langues-vivantes-etrangeres-comment-mieux-accompagner-les-eleves/  :

  • quatre rapports scientifiques d’évaluation :

– sur les acquis des élèves (Pascale Manoïlov) ;

– sur les langues dès le plus jeune âge (Daniel Gaonac’h et Dominique Macaire) ;

– sur l’apprentissage des langues (Heather Hilton) ;

– sur l’enseignement des langues (Christian Ollivier).

  • l’intégralité des notes des experts ;
  • les recommandations du jury de la conférence ;
  • le dossier de synthèse.

 

Le laboratoire ATILF accueille un Escape Gamesur l’enseignement dans le supérieur

Quinze doctorants de 3èmeannée avec mission d’enseignement ont développé un Escape Gamedurant leur formation au « Projet Pédagogique Tutoré » avec Dominique Macaire, professeure, membre du laboratoire ATILF. Le jeu s’est déroulé dans les locaux du laboratoire. La formation aborde des questions vives en situation d’enseignement à l’université choisies par les DCCE eux-mêmes qui mènent en groupes pluridisciplinaires une réflexion distanciée et partagée.

Les doctorants de l’un des groupes ont retenu la question « Que savez-vous de l’évaluation ? » qu’ils ont fait expérimenter dans la bonne humeur à leurs collègues. Ils se sont appuyés sur leurs cours de pédagogie de 1èreannée qu’ils ont interrogés avec le regard de leur expérience de 3 ans d’enseignement en CM, TD ou TP et des lectures de référence sur le sujet. Cette restitution a permis à chacun de mettre en cohérence d’une part des savoirs théoriques et des connaissances, d’autre part des pratiques professionnelles acquises en formation, et enfin des expériences menées en cours par les doctorants. Les trois niveaux sont utiles pour un enseignant-chercheur dans la dimension enseignement à l’université. Les méthodologies de recherche des diverses Ecoles doctorales ont été convoquées et partagées pour ce projet. Enfin, la créativité et l’inventivité ont joué un rôle non négligeable.

Un groupe de 5 doctorants a choisi de présenter le sujet de l’évaluation en attirant la réflexion des autres doctorants sur la base de quelques indicateurs :

  • l’hypothèse de départ est que l’intelligence collective peut résoudre bien des embûches dans la professionnalisation de l’enseignant-chercheur, notamment en remettant au centre du processus le trait d’union entre ces deux facettes de la profession.
  • L’hypothèse suivante est que chercher, se questionner à plusieurs est un ferment de changement, de découvertes et parfois d’innovation. Se donner le droit de ne pas savoir, de s’interpeller et d’être dans des ajustements et des prises de risque est nécessaire à ce que l’on appelait avant un « métier ».
  • La dernière hypothèse est que le gaming et l’humour peuvent contribuer à une clarification de concepts pour peu que (ou à condition que …) l’on s’appuie sur l’expérientiel des participants. Les savoirs théoriques utiles pour et à enseigner, les savoirs d’expérience issus de la pratique de chacun et les savoirs pratiques sont convoqués avec un statut équilibré entre eux.

Durant trois quart d’heure, les doctorants ont joué en abordant la question de l’évaluation repérée comme un objet de recherche à fort enjeu local pour les jeunes doctorants en situation d’enseignement.

Le second groupe s’est intéressé à l’inclusion à l’université des étudiants d’origine étrangère et ne parlant pas ou peu français. Ce sujet hautement actuel a largement occupé les étudiants et a fait remonter de petits pas pour faire de plus grands pas ensuite dans la cohésion à l’Université. On peut voir que les propositions ne sont pas toutes liées à la langue, même si celle-ci est interrogée en tant qu’objet de savoir et béquille pour la réussite estudiantine. 7 séquences ont successivement exploré les difficultés rencontrées par plusieurs étudiants étrangers. Aucune modélisation donc, des expériences, du vécu individuel, des possibles… (suite à une enquête de terrain). Les doctorants ont monté un sketch accompagné de diapos en situation. La première séquence par exemple propose de commencer par l’accueil : un étudiant parlant français mais pas forcément d’autres langues, est dépêché à la gare pour accueillir les étudiants non francophones. L’arrivée à la gare propose une situation pour un togolais qui cherche la résidence universitaire. La seconde personne vient d’Allemagne et cherche le campus sciences ; l’étudiant local utilise les gestes, répète et dit « Bonne chance ! » en fin d’entretien. La personne suivante parle anglais et vient d’Iran. Au fil des entretiens, l’étudiant local se limite à des mots-clés, des mots transparents (Tramway one, credit card…) La difficulté demeure. Il finit par « Welcome to France ». La seconde situation porte sur une sortie dans un bar pour l’intégration des étudiants. Les étudiants étrangers précédents se rencontrent avec une étudiante locale. Le togolais traduit en anglais pour que l’étudiante locale comprenne ce qui se passe. Le barman arrive mais ne parle pas anglais. La difficulté est de choisir une bière pression ou bouteille, de petite taille. Au fil des situations des stratégies d’intercompréhension pour l‘échange se mettent en place. La troisième situation est celle d’un CM sur la résistance des matériaux. L’un des étudiants cherche les mots dans un dictionnaire, les autres s’identifient. Le professeur va expliquer, donner des schémas et finit par « Il va falloir suivre !». Les 4 sollicitations des matériaux sont expliquées par schémas et gestes. L’enseignant adapte en situation, en direct pour aider à la compréhension. Le simple fait qu’il accorde de l’importance aux étudiants en prenant en compte leur difficulté linguistique constitue une aide. Vient ensuite une situation à la bibliothèque. Des étudiants se questionnent sur ce qu’ils doivent apprendre. Il s’avère que le lexique anglais de spécialité leur pose problème. L’épreuve du TD arrive enfin pour les étudiants étrangers. L’enseignant a préparé les mots-clés en anglais, un schéma et une adaptation de l’activité en anglais. L’enseignant propose de passer dans les tandems constitués d’un étudiant français et d’un étudiant étranger. Il est plus facile d’adapter le support du TD Que celui du CM. Quant aux étudiants du cours, ils fonctionnent en groupe d’entraide. Le dernier sketch porte sur un exposé oral : « la conception d’une charpente ». Toutes ces situations existent et sont porteuses de prise en compte de la diversité notamment linguistique et culturelle qui peut faire sens dans la richesse d’une université. Le débat entre les doctorants pointe les compétences en jeu de leur côté lorsqu’ils enseignent, leur rôle au sein de l’institution.

Le troisième groupe de doctorants propose une approche comparative de postures d’enseignement endossées par un ATER, un enseignant-chercheur confirmé et un jeune MCF. Si la caricature permet d’approcher des réalités diverses, c’est pour identifier des rôles et des statuts qui induisent quelques pratiques et en fossilisent d’autres. L’approche se joue sous forme de saynètes brèves de cabaret satirique. La créativité est utilisée pour accompagner la réflexion menée. Les étudiants montrent leurs réactions aux divers types d’enseignement sollicité. Cela permet de voir leurs difficultés (compréhension de termes clés, rapidité des exposés, liens entre le cours tel qu’il est dit et le cours lu, etc. La centration sur l’étudiant en relation avec l’objet de savoir est ainsi mise en avant. Le public est sollicité également.

Un telle formation sollicite les connaissances, les savoirs d’expérience et les personnes en devenir professionnel. Elle recentre les deux versants de l’enseignement et de la recherche en une période de fin de thèse où les choix sont cruciaux et la lisibilité épistémologique est parfois soumise à des tensions de réussite, d’emploi, d’avenir, etc.

Une partie de ces doctorants va se présenter en juuillet au Label Enseignement Supérieur, créé par l’Université de Lorraine en 2014. SOuhaitons-leur bonne chance!

 

Le 29 Mai 2019 à 14h Hani Qotb, de l’Université du Koweit; soutiendra son Habilitation à diriger des recherches à l’université de Lorraine, avec comme marraine scientifique Dominique Macaire.

La Note de synthèse porte le titre suivant:  « Apprentissage des langues et numérique : contextualisations, interactions et immersions ».

Hani Qotb est accueilli par l’ATLF.