Dans ma mission de coordinatrice de la recherche, j’ai eu le plaisir de contribuer à la gestation et le montage d’une étude sur la caractérisation de la douleur chez les patients présentant une sclérose latérale amyotrophique.
Outre l’intérêt terminologique (mineur) et surtout clinique de l’étude à laquelle a procédé ma collègue infirmière Rachel Charlier, j’ai eu l’occasion de mesurer les obstacles et la ténacité mise en œuvre pour pouvoir :
- légitimer le propos même au sein des équipes de soin
- légitimer le besoin de réfléchir et de publier sur le sujet
- procéder aux diverses étapes règlementaires nécessaires (identiques pour le monde médical mais certainement mieux acceptées)
- parvenir à publier une étude certes modeste mais intéressante, dans une revue dédiée aux sciences paramédicales. Le processus a en effet été bien plus complexe en raison d’une très forte exigence des revues des sciences infirmières qui obligent à se plier à un modèle de publication très biomédical et puriste.
Cela m’a questionné sur l’identité des sciences infirmières (par rapport aux sciences orthophoniques, qui revendiquent une multiplicité des modèles théoriques et une spécificité non médicale) et sur le danger que représente une trop grande volonté de se conformer à des représentations médicales pour une profession, certes de santé, mais qui détient une spécificité à défendre.
Malgré tout, cette expérience très riche de fonctionnement pluriprofessionnel et de mobilisation interne très forte pour le CH montre toute la réussite du projet. Bravo encore mille fois à Rachel 😉
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